La médiation et la fracture sociale

« Je ne vais pas non plus vous annoncer un plan ville, un plan banlieue, (…) poursuivre dans cette logique c’est vouloir poursuivre dans l’assignation à résidence (...) »

E. Macron, 23 mai 2018

Ces quartiers « de banlieues » dont on parlait tant au début des années 80 et qui
faisaient la une des médias et des agendas politiques, semblent avoir disparu des
préoccupations prioritaires de nos dirigeants au fil du temps du fait d’un déplacement de la ligne de fracture territoriale1. On n’en parle plus qu’aux détours d’événements qui semblent tenir des faits divers, et pourtant.

Une réalité qui nous revient

La crise sanitaire que nous traversons n’est pas sans conséquence sur nos concitoyens des quartiers de grands ensembles ou des centres urbains dégradés. En effet, la situation économique détériorée engendre de vraies difficultés pour assurer la vie au quotidien dans de nombreuses familles qui avaient déjà peine à joindre les deux bouts en période « normale ».
Les inégalités se creusent en termes d’accès à l’emploi, à l’éducation, à un logement décent, aux soins et apparaissent de façon encore plus évidente du fait de cette urgence sanitaire. Le confinement jusqu’alors vécu à ciel ouvert, se vit désormais cloîtré entre les murs d’un appartement aux quelques mètres carrés insuffisants provoquant la surpopulation et la réduction de la zone personnelle. Une conjoncture qui rappelle sans équivoque une « crise de société » qui s’apparente à la « crise des quartiers » que connaissent depuis plus de 40 ans les habitants des quartiers populaires.

Quels impacts sur la santé ?

La question de la santé n’est pas en reste et, à la difficulté quotidienne de se préserver
individuellement au sein du foyer, s’ajoute le défi de se protéger collectivement au sein de son propre immeuble, de son quartier, de sa ville.

Ce sentiment d’isolement exacerbé génère un stress permanent. Les sentiments d’injustice et d’inégalité face à l’ampleur de la crise créent aussi des tensions.

Cette charge émotionnelle débouche sur des violences auxquelles nous assistons ces derniers jours et traduisent ce que l’on peut identifier comme des phénomènes de décompensation. C’est donc ici que doit se préparer l’après confinement : libérer le trop plein émotionnel accumulé durant des semaines est un enjeu majeur.

Et la médiation dans tout ça ?

Proposer à chacun un espace d’expression de ses émotions : la médiation, en ce sens, est une méthode des plus adaptées pour donner toute sa place à la dimension humaine. Dans son processus, la médiation autorise à une véritable rencontre humaine et porte à la (re)connaissance réciproque les effets engendrés par une situation inédite.

En cela, la médiation est réparatrice, puisqu’elle rétablit des relations abîmées, et bienfaitrice, du fait qu’elle entretient la reprise d’un lien distendu pourtant nécessaire à la cohésion sociale.
Dans l’urgence, les dispositifs de médiation sociale urbaine et de nombreux bailleurs sociaux ont maintenu, tant que faire se peut, un minimum de contact avec ces populations déjà vulnérables. Avec la reprise progressive, chacun reviendra sans doute à ses activités habituelles et tentera, dans la mesure du possible, de reprendre une vie « normale ».
Mais les affres laissées par la pandémie seront, elles, encore bien présentes. Les conflits intrafamiliaux ou entre voisins, en seront les symptômes.

Depuis 15 ans, j’accompagne les personnes des quartiers sensibles dans la gestion de leurs conflits. Bien sûr, un conflit reste un conflit : la mécanique en est la même. Mais dans cet environnement particulier, d’autres paramètres sont à prendre en compte pour être en résonnance avec les médiés et les accompagner vers un apaisement.
Pour permettre aux divers professionnels de se recentrer sur leur cœur de métier, déléguer la gestion de ce type de différends à une professionnelle de la médiation en milieu urbain est une décision à prendre, à chacun d’y réfléchir.

Grâce à Christiana LINUS Médiation, anticipez la prise en charge des conflits qui fragilisent le bien vivre ensemble.
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